DANIEL JOHNSON
Premier ministre du Québec (1966-1968)
Caricature de Normand Hudon intitulée Le pygmée de la politique où il se moque de Daniel Johnson. 1962. Encre, crayon et blanc opaque. 24 x 35,5 cm. Don de Mme Arlette Hudon. M997.63.385. Collection Musée McCord.
Pendant la campagne électorale de 1966, le journal Le Temps met l’accent sur le programme de l’Union nationale et sur son chef Daniel Johnson. Le Temps, 28 mai 1966, p. 1. Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH398 Fonds Jean-Paul Racine. Le Temps, 4 juin 1966, p. 1. Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH045 Fonds Daniel Johnson.
Dans son édition du 4 au 10 juin 1966, publiée quelques jours avant l’élection du 5 juin, le journal Le Nouveau Samedi se demande si l’Union nationale sera victorieuse. Le Nouveau Samedi, 4 au 10 juin 1966, p. 1. Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH398 Fonds Jean-Paul Racine. La page une du Montréal-Matin du 7 juin 1966 témoigne d’un résultat électoral serré qui semble difficile à accepter par le premier ministre Jean Lesage qui ne cède pas la victoire facilement. Montréal-Matin, 7 juin 1966, p. 1. Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH398 Fonds Jean-Paul Racine.
Un tableau publié par le journal La Presse du 6 juin 1966 indique le résultat électoral de l’élection du 5 juin 1966 pour le Québec (sauf Montréal et Laval). En rouge, les comtés remportés par le Parti libéral et en bleu, ceux où un candidat de l’Union nationale est élu. La Presse, 6 juin 1966, p. 17. Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH398 Fonds Jean-Paul Racine.
Un tableau publié par le journal La Presse du 6 juin 1966 indique le résultat électoral de l’élection du 5 juin 1966 pour Montréal et Laval. En rouge, les comtés remportés par le Parti libéral et en bleu, ceux où un candidat de l’Union nationale est élu. La Presse, 6 juin 1966, p. 17. Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH398 Fonds Jean-Paul Racine.
Malgré une majorité de comtés remportés par l’Union nationale, Jean Lesage veut continuer à gouverner, car son parti a récolté un plus grand pourcentage des votes. La Presse, 6 juin 1966, Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Malgré la présence accrue de Daniel Johnson dans la région depuis 1946, Le Clairon Saint-Hyacinthe, un journal à tendance libérale, fait peu de cas de son élection comme premier ministre du Québec sur la page frontispice de son édition du 9 juin 1966. Le Clairon Saint-Hyacinthe, 9 juin 1966, p. 1. Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH398 Fonds Jean-Paul Racine.
La page une du journal Le Soleil fait état du résultat des élections provinciales tenues le 5 juin 1966. On voit Daniel Johnson et son épouse Reine Gagné qui célèbrent la victoire à l’école Sacré-Cœur de Saint-Pie, le soir des élections. Le Soleil, 6 juin 1966, p. 1. Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
La page une du journal Le Courrier de Saint-Hyacinthe du 9 juin 1966 fait une large place aux résultats des élections provinciales. On voit Daniel Johnson et sa famille dans son bureau à Saint-Pie. Le Courrier de Saint-Hyacinthe, 9 juin 1966, p. 1. Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH398 Fonds Jean-Paul Racine.
Daniel Johnson est assermenté premier ministre du Québec le 16 juin 1966. Le Montréal-Matin en fait sa une le lendemain de l’événement. Montréal-Matin, 17 juin 1966, p. 1. Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH398 Fonds Jean-Paul Racine. Assez rapidement après l’élection du 5 juin 1966, Le Nouveau Samedi, un hebdomadaire à sensation, profite de l’accession au pouvoir de Daniel Johnson pour raconter des pans de sa vie privée. Le Nouveau Samedi, 11 au 17 juin 1966, p. 1. Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH398 Fonds Jean-Paul Racine.
L’édition canadienne du magazine Time publie la photo du nouveau premier ministre du Québec à la une. Time, 17 juin 1966, p. 1. Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH045 Fonds Daniel Johnson. En mai 1967, le premier ministre Daniel Johnson pilote une délégation québécoise lors d’une visite diplomatique de quelques jours à Paris. Le Temps, 27 mai 1967, p. 1. Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH045 Fonds Daniel Johnson.
Quelques photos de Daniel Johnson, premier ministre du Québec, lors de son voyage diplomatique à Paris. Il rencontre le général de Gaulle, président de la République, et Georges Pompidou, premier ministre français. Le Temps, 10 juin 1967, p. 7-8. Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH045 Fonds Daniel Johnson.
Le 24 juillet 1967, la visite du général Charles de Gaulle crée tout un émoi au Canada lorsqu’il lance
« Vive le Québec libre » du haut du balcon de l’hôtel de ville de Montréal. La page une du Montréal-Matin du samedi 29 juillet 1967 reprend le résumé de la visite du général de Gaulle tel que présenté par Daniel Johnson. Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH398 Fonds Jean-Paul Racine. La page une du Montréal-Matin du 30 novembre 1967 fait état d’un revirement dramatique impliquant Daniel Johnson lors de la conférence fédérale-provinciale portant sur la « Confédération de demain » qui se tient à Toronto du 27 au 30 novembre 1967. Montréal-Matin, 30 novembre 1967, p. 1. Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH398 Fonds Jean-Paul Racine.
Le journal à sensation Le Nouveau Samedi spécule sur la santé du premier ministre Daniel Johnson. Il s’avère que Daniel Johnson subit une crise cardiaque majeure au matin du 3 juillet 1968. Le Nouveau Samedi, 13 au 19 juillet 1968, p. 1-2. Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH398 Fonds Jean-Paul Racine.
La journée du décès du premier ministre Daniel Johnson, le 26 septembre 1968, le journal Le Devoir aborde, à sa une, le voyage que Daniel Johnson doit faire en France du 11 au 16 octobre 1968. Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH045 Fonds Daniel Johnson.
Lorsqu’Antonio Barrette démissionne comme député et chef de l’Union nationale, le 15 septembre 1960 (35), les visées de Daniel Johnson sont claires : il veut devenir le prochain chef de son parti (36). Comme le rappelle Pierre Godin, « Daniel Johnson aborde les années 60 en démagogue. […] Son impétuosité va sans doute le désigner rapidement à l’attention de ses pairs, le montrer comme leader à titre officieux de l’Union nationale (37) ». Cependant, sa hâte d’en découdre contre les politiques progressistes du Parti libéral jette de l’ombre sur son image politique (38). « Son attitude inspire au caricaturiste Normand Hudon, du Devoir, un nouveau personnage politique : le grotesque « Dany Boy », ce cow-boy démagogue qui symbolise à lui seul toutes les turpitudes de l’ancien régime (celui de Duplessis) avec ses pistolets, son lasso et ses garcettes (39) ». Cette image de politicien démagogue conjuguée à l’action de ses adversaires au sein de son propre parti nuira à Daniel Johnson pendant plusieurs années.
Les 23, 24 et 25 mars 1990, lors du colloque annuel sur les leaders politiques du Québec contemporain, organisé par l’UQAM, on examine la contribution de Daniel Johnson comme premier ministre du Québec. Au cours de la séance consacrée aux partis politiques au Québec sous Daniel Johnson, le présentateur Michel Lévesque commente la communication de Mario Cardinal, ancien journaliste au journal Le Devoir, en disant qu’il lève le voile « sur la partialité de la presse québécoise au moment où Daniel Johnson agissait à titre de chef de l’opposition entre 1961 et 1966. […] Daniel Johnson a été découvert par la presse cinq ans après son élection à la direction du parti, soit après 1966 (40). » Mario Cardinal poursuit : « À quel moment Daniel Johnson a-t-il commencé à devenir crédible aux yeux des journalistes? Je dirais à la fin de 1964, […] surtout au printemps 1965, avec les assises générales de l’Union nationale qui seront alors perçues comme une véritable manifestation de la démocratisation du parti (41).»
Daniel Johnson est conscient qu’il doit donc redoubler d’efforts afin d’améliorer son image auprès des médias après sa nomination comme leader de l’Union nationale. Dès 1962, il marque des points en tant que chef de l’opposition à l’Assemblée législative. « Pour une fois, la presse est unanime à le reconnaître : il y a un « nouveau style Johnson » dont la note dominante paraît être la conciliation et la diplomatie. Moins démagogique aussi, ce nouveau Johnson sous l’influence de son publiciste, Paul Gros d’Aillon, qui s’astreint à lui démontrer, au fil de longues conversations, qu’il doit renoncer aux vieilles antinomies héritées de l’époque Duplessiste (42). »
Selon l’analyse de Mario Cardinal, la victoire de l’Union nationale, en 1966, est possible car « Daniel Johnson était plus fort que son parti. Et il est juste, je pense, de dire qu’il y était parvenu (à la victoire) sans la presse (43). » Si Daniel Johnson obtient du succès, c’est en partie grâce à sa personnalité : « Daniel Johnson, en dépit de ses astuces et des compromis qu’il pouvait allier à ce charme irrésistiblement convaincant qui était le sien, savait entretenir un respect profond pour ses interlocuteurs, quel qu’ait été leur milieu, quelle qu’ait été leur condition, quelle qu’ait été leur allégeance politique (44). »
En juillet 1968, le médecin de Daniel Johnson lui prescrit trois mois de repos complet, car ce dernier vient d’être victime d’un sérieux malaise cardiaque (45). Il tient une conférence de presse télédiffusée quelques jours après avoir officiellement repris son travail, le mercredi 25 septembre 1968 (46). Les premiers mots qu’il prononce s’adressent directement à la communauté médiatique. Ils témoignent du chemin parcouru par Daniel Johnson dans sa relation avec les médias : « C’est agréable d’être de retour chez soi, dans sa famille, à son bureau, avec ses amis et adversaires. Parmi nos amis, évidemment, je compte les représentants des moyens de communication et je les remercie pour leurs articles si sympathiques, les éditoriaux qui m’ont réellement fait chaud au cœur (47). »
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